LES DEBUTS DE SAINT ALAIN  

" La construction de SAINT ALAIN a constitué un acte de courage. Il a fallu vaincre le scepticisme de ceux qui se persuadaient que les fondateurs allaient au devant de l'échec ,  Homélie de M. Bourdon, ancien curé de Scaër , sermon de la messe du 50è anniversaire, Dimanche des Rameaux,1977

1925 : Quelle est la situation des écoles à SCAER. Il existe une école publique pour les garçons, une autre pour les filles et plusieurs écoles de hameaux. Les religieuses enseignent à l'école Saint-Joseph, des classes primaires jusqu'à la préparation au Brevet. Mais pour les garçons point d'école "libre".

Plusieurs personnalités, dont M. BOLLORE, directeur de Cascadec et la Marquise DE LA FERRONAYS, fille du Marquis DE KERJEGU, ainsi que le clergé, décident la construction d'une école pour les garçons. Elle sera construite à l'emplacement même du camp de luttes bretonnes appelé "Prat-Vammen", la prairie de la Source, terrain appartenant à M. NAVELLOU. Une photographie de la collection Villard reproduit le champ de luttes avant la construction de l'école. Le Menhir qui existe encore aujourd'hui à l'entrée est un souvenir de la barrière qui clôturait ce champ de luttes.  

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Saint Alain, imposant vaisseau de granit planté dans le schiste et l'argile, défiant le temps qui passe, voguant imperturbable vers l'océan des connaissances

Les travaux de construction seront entrepris par la Société Nantaise de Travaux Publics, société qui venait juste de terminer d'importants travaux à Cascadec.

Le contremaître, M. ETRILLARD, un homme habitué aux grands chantiers, reste présent à l'esprit des ouvriers qui ont travaillé sur le chantier en 1926 et qui vivent encore.  

Que l'on songe un peu aux difficultés techniques qu'il a fallu résoudre pour édifier un bâtiment d'une telle hauteur : charroi et taille des pierres, pas de grues : les pierres montent le long des échafaudages selon le principe de la chaîne. Les poutres en bois et en métal destinées à la charpente montent à l'aide de cordes le long de la façade.

Quelques noms de constructeurs : les maçons PERON, J.GUEGUEN, les Frères GUILLOU ; les menuisiers : Louis HULLOIS et les Frères MORVAN, Jean PIRIOU, F.HULLOIS ; peinture et vitrerie : Charles LE GALL (père).

Les anciens se souviennent que la gare de Scaër recevait des wagons entiers de fenêtres, de portes, de chevrons, de sacs de ciment destinés au chantier. La pierre, quant à elle, venait de Loge-Brout et était taillée sur place.

Ce chantier fournit du travail à de nombreux ouvriers et tâcherons embauchés sur place par le chef maçon :  une vingtaine de personnes y travaillaient en permanence.

Un puits profonds de 18m fut creusé dans l'actuel jardin. La cave :  un ouvrage en béton nécessaire pour isoler le bâtiment d'école du sous-sol humide. La cour dût être aplanie et reçut un revêtement de pierres. Le reste de Prat Vammen devint jardin et verger.  

1927 Les travaux s'achèvent et les frères de Saint Gabriel arrivent à Scaër :  8 enseignants et surveillants. Le directeur, Hervé Le Berre inscrit le premier élève, Joseph Derrien du bourg de Scaër le 26 septembre.

Le 2 octobre, c'est l'inauguration officielle. Mgr Duparc, évêque de Quimper, bénit l'école. Le vicaire général Joncour prononça un sermon en breton, puis Mgr Duparc s'adressa à toute l'assemblée. Ensuite le directeur accrocha les crucifix dans les classes.

Cette première année, les élèves s'inscrivirent jusqu'au 7 mai 1928. Il faut dire que la réputation de l'école était parvenue jusqu'aux communes voisines :  Guiscriff, Leuhan, Bannalec . La première année, on enregistra 134 inscriptions ( 76 internes et 58 externes)